Rencontres avec Zoé

Quand on décide de prendre ses petites cousette en photo en extérieur, il y a toujours un cap à franchir. Alors c’est vrai on bénéficie de sublimes décors naturels, de jolies grilles un peu rouillées, de portes originales, de vitrines anciennes ou de tags colorés, mais poser dans la rue nécessite, ce n’est pas toujours évident. Même si parfois, on a de chouettes surprises !

Il y a les regards amusés, exaspérés, curieux ou méfiants. Oui oui méfiants, encore hier avec mon fils alors qu’on photographiait une jupe devant une grille, un monsieur est passé en estafette une fois, puis une deuxième, puis de s’arrêter demandant sur un ton très agressif: « j’peux savoir ce que vous êtes en train de faire là » ? Nous: « Des photos », Lui: « Et en quel honneur ? », Moi: « Je suis couturière et je prends mes créations en photo. La couleur de cette grille va bien avec ma jupe », Lui (décontenancé mais pas d’excuses pour l’agressivité évidemment): « Ah bon d’accord, parce qu’il se passe tellement de trucs bizarres en ce moment »… Il repart… On a explosé de rire !

Trop tentant de vous raconter cette anecdote. Avec ma minijupe et mes poses « tête sur le côté » j’avais certainement l’air d’une cambrioleuse en repérage…

Mais le jour où on a photographié la veste que je vous présente aujourd’hui, on fait fait une rencontre vraiment trop cool. Pas de pépé en camionnette mais une jolie maman avec toute une ribambelle d’enfants (pas tous à elle m’a-t-elle précisé).

Après avoir testé 43 portes et 28 rues avant de trouver le bon endroit pour les photos, on se met au travail, et quand on repart j’entends « Perrine ? »… petit moment de solitude, qui est cette personne ? Passage en revue interne rapide: une ancienne collègue ? une copine de lycée ? Heureusement elle me rassure, je ne la connais pas mais elle me suit sur Instagram et sur le blog. S’en suit un échange court mais vraiment sympa, on se présente, on se parle de nos activités couture, et après cette petite parenthèse chacune reprend son chemin. Trop chouette. Presque magique, en tous cas improbable.

Ce jour là il y a aussi eu un monsieur qui m’a dit qu’il espérait que ma veste allait bien se vendre. Mais non, je la garde pour moi ma Zoé.

Zoé c’est un patron Sew La La. La créatrice s’appelle Anna, elle est allemande, et ses patrons sont accessibles en allemand, anglais et français. C’est une fille ravissante, avec beaucoup de style. Un univers autour des tons neutres crème, camel, jean, noir, vraiment classe. Ses patrons en sont le reflet, ils permettent de composer une garde-robe classique, intemporelle avec des pièces à associer entre elles.

Ce patron de veste se décline en 3 longueurs, avec ou sans ceinture, avec ou sans poches, avec ou sans doublure. Suivant le tissu choisi, Zoé se fera tour à tour veste de mi-saison, veste d’intérieur ou manteau.

Pour ma veste Zoé j’ai choisi:

  • La version courte en taille 40. C’est un modèle oversize. Pour une veste courte on peut descendre d’une taille et garder l’effet un peu loose quand même, à mon avis.
  • Le twin brodé anthracite Cousette, une merveille ! 2 épaisseurs de coton fin assemblées par des coutures parallèles. Le tissu est souple légèrement gaufré et ultra confortable. Parfait pour les vestes de mi-saison ou les petits gilets sans manches que l’on voit fleurir depuis quelques temps.

J’avais pensé cette veste à enfiler vite fait sur une robe mais finalement, dans cette matière, je trouve qu’elle va mieux avec un jean et un t-shirt. Je la porte aussi beaucoup en intérieur, le matin, le soir ou quand je travail à mon bureau. Un vrai plaisir !

Mes prochaines photos, je ne sais pas encore si je les ferai en intérieur ou en extérieur, mais je suis curieuse. Racontez moi vos anecdotes photos, j’ai hâte de les découvrir !

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Do you speak français ?

Par je ne sais quelle opération mystérieuse, un jour, une robe est apparue sur mon fil Instagram. Sûrement une proposition automatique de l’intelligence artificielle basée sur un obscur et effrayant logarithme. Toujours est il que les probabilités ont vu juste et que j’ai cliqué sur le post pour voir d’où venait la jolie robe…

La barrière de la langue

Ahhhh c’est un patron, cool je vais pouvoir la faire. Ahhhh (mais pas le même Ahhhh) c’est une marque allemande. Ahhhh (la variété d’interprétation du Ahhhh n’empêche… on frôle l’Oscar là) ce n’est pas traduit, ni en anglais, ni en français… Ahhhh (et je suis sûre que vous voyez duquel je parle)… dilemme.

Autant j’ai une vraie affinité avec l’anglais depuis mon plus jeune âge, autant avec l’allemand c’est plus compliqué. Pourtant j’adore les langues, les cultures étrangères, traduire, comprendre, lire, échanger… Mais des rencontres assez peu concluantes avec mes profs d’allemand ont eu raison de ma motivation.

D’ailleurs quand je vois mes collègues d’allemand actuelles je regrette de ne plus être une collégienne ou lycéenne pour reprendre avec les bases tellement ce qu’elles proposent aux élèves est attrayant et à 1000 lieues de ce que j’ai pu connaître. Pour l’anecdote ma prof d’allemand de prepa nous rassurait en nous rendant nos versions, affirmant qu’elle noterai bien 0/20 sur nos bulletins au lieu des -24 ou -36 notés sur la copie… sic…

Bref tout ça pour dire qu’il fallait que le coup de cœur soit fort pour que malgré tout je clique sur « kaufen » (acheter vous l’aurez compris… comme quoi on progresse vite) et que je décide de me lancer dans la couture de cette marque inconnue dans une langue quasi inconnue.

A l’instinct…

Après cette longue introduction (j’entends vos Ahhhh de soulagement), j’entre dans le vif du sujet. La marque en question c’est Schnittduett le duo couture je dirai – le patron Cocoon (chemise et robe-chemise).

La marque est très jolie je trouve, les patrons sont sobres, quotidiens, casuals, tout comme j’aime. Les créatrices posent elles-mêmes avec leurs modèles avec beaucoup de fraicheur.

Cocoon est donc un patron de chemise ou robe chemise simple et enveloppante. Les manches kimono sont proposées en 3 longueurs (courtes, 3/4 et longues) et la coupe est droite en apparence légèrement boule en fait grâce à un empiècement arrondi au dos.

Quand on a déjà cousu des chemises, nul besoin de suivre un pas à pas. On reconnaît les pièces et le montage illustré par des photos est vraiment simple. J’ai quand même usé du dictionnaire pour chercher les marges de couture et si il y avait des points de construction particuliers. Si cela vous intéresse voici les infos clés: marges de couture 1cm, coutures anglaises sur l’empiècement dos, côtés et épaules 1.5cm de marge et patte de boutonnage 3.5cm. Il existe également un vidéo sur montage réalisée par la marque sur Youtube, en allemand toujours mais avec un visuel du coup.

Mes versions

Mes deux versions ont été réalisées en taille 38 conformément au tableau des mesures (différent des marques françaises où je fais plutôt un 40). C’est une coupe largement oversize je suis donc parfaitement à l’aise dedans. Je n’ai effectué aucune modification d’ajustement ou de longueur.

Les deux robes ont été réalisées en double gaze. La première je ne sais plus d’où elle vient mais c’est la marque Rico design. La seconde c’est une double gaze lisse de la nouvelle collection Collection Singulière par Cousette. Cette double gaze écrue n’est absolument pas transparente malgré son coloris crème et est d’une douceur incroyable. D’ailleurs si les marchands de tissu voulaient bien lancer un production de double gaze lisse dans toutes les couleurs ce serait le bonheur ! J’adore la double gaze et je vous avoue que lisse plutôt que froissée c’est vraiment le top.

Et au final ?

Ce sont des robes tout confort et tout-terrain dans cette matière. Légères, amples, avec des poches, tout ce que j’aime. Le devant est plus court que le dos légèrement arrondi façon liquette pour pouvoir jouer au jokari sans crainte de dévoiler vos dessous. J’envisage de faire une 3e version en tencel pour quelque chose de plus fluide et peut-être du coup plus habillé.

Quant à la version chemise, elle est faite, mais il faudra patienter un peu avant de la découvrir sur le blog.

Encore un grand grand merci à mon amie Amélie pour sa patience et ses photos !

Mets un pull, j’ai froid…

Quand on allait jouer dehors sans manteau, qu’on jouait en t-shirt dans l’appartement, lors des promenades les soirs d’été ou comme ça tout simplement quand elle était traversée d’un petit frisson, ma grand-mère nous disait souvent : « mets un pull, j’ai froid »…  J’adore cette petite phrase à la fois bienveillante et pleine de contradictions.

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Les fruits des bois

Ils ont cette jolie particularité d’être un peu sauvages et pourtant si familiers. On connaît leur goût par cœur mais en trouver intacts, en secret, bien cachés à l’abri des feuilles éparses d’une clairière et c’est le plaisir de la surprise associé à celui de savourer  la saveur sucrée de ces petits cadeaux de la nature. Belle excuse que de parler des fruits des bois pour vous présenter la viscose « sous-bois blush » de Cousette ! Et de la même manière qu’un « coin à mûres » ne se transmet qu’aux personnes de confiance, je vous dévoile aujourd’hui quelques indiscrétions sur les coulisses de la création des tissus Cousette. Vous me suivez ?

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