Huguette au carré

S’il y a bien un truc que j’adore avec le blog, c’est recevoir des invités. A défaut de pouvoir se rencontrer « dans la vraie vie » comme on voudrait, j’affectionne les échanges que cela engendre. Au détour d’une jolie publication, de la sortie d’un nouveau patron ou d’un coup de cœur tissu, on papote et finit par se dire qu’une cousette en duo (ou trio) ce serait bien sympa.

Ensuite on échange, des petits messages sur la pause dej ou avant la soirée Netflix pour causer gabardine et viscose, taille, couleur et avancée du projet. De fil en aiguille (trop facile) on se rapproche.

Avec Lætitia, tout est facile. Beaucoup de passion, de fraicheur et de simplicité. Des sourires, pas de calculs, le plaisir de coudre avant tout (et une affection certaine pour la marque Atelier Brunette).

A peine aperçues les poches, on a toutes les deux eu un coup de foudre instantané pour Huguette, la veste de la dernière collection République du chiffon. Comble du bonheur (et devant notre enthousiasme), Géraldine, la créatrice, nous offert le patron. Ni une ni deux, nous voici à nos ciseaux prêtes à en découdre (encore trop facile, pardon pardon). Voici nos versions et quelques détails sur la réalisation.

Huguette est une veste type workwear, non doublée, avec des épaules tombantes et de larges poches à rabat. L’aisance est confortable et le montage relativement simple. Si nous avons toutes les deux choisi une gabardine pour la réaliser, un lainage fin, un denim ou un velours lui iront très bien aussi.

Quelques précisions au niveau de la réalisation:

  • Les marges de couture ne sont pas incluses. cela peut-être très pratique si l’on veut ganser les marges de couture comme Laetitia, faire des coutures anglaises ou une finition surfil replié (technique que j’ai apprise avec Atelier Scammit et que j’adore). A vous de décider en fonction de votre projet si vous souhaitez des marges de 1cm ou 1.5cm par exemple.
  • Pour réaliser la fente aux poignets il vous faudra faire preuve de minutie et bien choisir votre aiguille car avec de la gabardine on a une certaine épaisseur.
  • Sur ce modèle vous pourrez vous amuser avec les surpiqures. Pour qu’elles soient parfaites n’hésitez pas à allonger un peu votre point.

Ma maman a pris le temps de me faire de jolies photos sur la Plage de la Mine d’or à Penestin. J’adore cette série et je n’ai pas su choisir un nombre de photos raisonnable. J’espère en tous cas que cela vous aidera à avoir une bonne vision du modèle. Je pense qu’en cliquant sur les photos petit format vous pouvez les voir en plus grand.

Côté style, on est un un modèle plutôt décontracté qui fait merveille au quotidien avec un jean. Aux beaux jours, elle sera aussi parfaite pour les soirées fraîches avec un short et je l’imagine très bien aussi sur une robe t-shirt. Toutes les deux on adore son côté veste de travail et les grandes poches qui donnent du caractère au modèle. Le dos est également très sympa avec son arrondi surpiqué. Enfin personnellement, j’adore la porter manches retroussées.

Nous avons pris beaucoup de plaisir à réaliser Huguette et on plein de nouvelles idées de cousettes en duo. Si vous avez des questions ou besoin de précisions n’hésitez pas à laisser un petit commentaire ici ou sur Instagram, je serai ravie d’échanger avec vous.

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Kim et stylée

Aujourd’hui un article qui me tient beaucoup à cœur car il est l’occasion de vous parler de deux créatrices que j’aime particulièrement. Des filles talentueuses, authentiques, proches de leur clientes, et ça pour moi c’est vraiment important !

La première c’est Lætitia. Nantaise, créative, pétillante, la première fois que nous nous sommes rencontrées, on s’était donné rendez-vous dans le magasin de motos où elle travaillait. Un peu surréaliste un conversation couture au milieu des Harley… Moi qui suis complètement étrangère à l’univers des deux-roues. J’ai adoré sa passion, sa simplicité et ses 1 000 idées à la minute. Il y a quelques mois elle a concrétisé son rêve et lancé sa marque de tissus: « Belle & Stylée ».

Pour ne rien vous cacher, j’ai tout suivi depuis le départ, et je peux vous affirmer qu’il faut une sacrée dose de motivation pour gérer les montagnes russes qu’un tel projet représente. Alors elle a de quoi être fière Lætitia !

Désolée pour les petits plis sur certaines photos, j’ai porté ce haut dans la vraie vie. On m’avais d’ailleurs demandé une photo du dos sur Instagram, j’ai oublié, il s’agit d’un empiècement chemise classique, doublé à l’intérieur et rehaussé d’un pli plat.

En quelques mots, Belle & Stylée c’est:

  • Un univers haut en couleurs pour se créer une garde-robe unique
  • Des motifs exclusifs et originaux
  • Une volonté de travailler avec des partenaires français (les tissus sont dessinés et imprimés en France)
  • Proposer des viscoses sans substance nocive et des fibres issues de forêts gérées durablement.

Au moment du lancement de la collection, j’ai eu la chance de pouvoir choisir un tissu. J’ai jeté mon dévolu sur Belle & Sûre d’elle caramel. Le tissu est d’une douceur incroyable et comme pour tous les tissus imprimés je vous recommande d’utiliser une aiguille microtex et un fil de qualité pour en prendre soin et éviter les fils tirés à la couture.

J’ai mis du temps à trouver LE projet pour lui faire honneur et remercier Lætitia pour sa confiance. Et comme cela arrive souvent, j’ai eu une illumination ! Ça vous arrive aussi ? On hésite, on hésite et soudain c’est l’évidence.

Mon évidence c’est Kim de la marque Ose Pattern. Allez savoir pourquoi, j’étais complètement passée à côté de ce modèle à sa sortie, il y a plus d’un an (peut-être plus). Puis de Pinterest en Instagram elle est apparue et en pleine conférence en distanciel, à la seconde où le Monsieur a dit « c’est le moment de faire une petite pause café », j’ai dégainé la carte bleue, lancé l’impression et ensuite, je suis allée me faire un café !

Le chemisier Kim c’est:

  • Une coupe ample (mais pas oversize)
  • Des manches vraiment jolies finies par des petites fronces et un bracelet.
  • Un col à froufrou très sympa (mais on peut, comme vous l’avez constaté, faire une version simplifiée sans froufou).
  • Et surtout, un patron vraiment bien coupé accompagné par un livret de qualité (et une vidéo mais je vous avoue que je ne l’ai pas utilisée ici).

Des patrons j’en ai cousu beaucoup mais des marques aussi soucieuses du détail et d’accompagner les couturières dans la réalisation d’un vêtement, il y en a peu. Si vous suivez ce blog, vous connaissez sans aucun doute mes marques favorites et bien Ose vient clairement les rejoindre. La mise en page est soignée, chaque étape est rigoureusement détaillée et le tombé du chemisier est juste impeccable.

J’ai par la suite eu l’occasion d’échanger un peu avec Monty, la créatrice de la marque. J’ai été enchantée de découvrir une professionnelle passionnée, modeste et très attachée à proposer un contenu de qualité.

Les deux versions que vous découvrez ici sont:

  • Pour la première réalisée dans ma viscose Belle & Sûre d’elle caramel. J’adore la couleur, la fluidité du tissu comme la finesse des panthères. Un bon moyen de porter du « graou » sans en avoir l’air.
  • Pour la deuxième dans un coton léger Cousette: Marcello Cacti. Une merveille. J’affectionne beaucoup les cotons légers. Celui-ci est légèrement translucide mais pour un haut ça va très bien sans doublure. Un vrai bonheur à porter (et il existe dans plein de couleurs).

Voilà, cet article était un peu long mais ces deux filles en valent la peine. Vous connaissez mon attachement à coudre des vêtements de la vraie vie, qui s’insèrent parfaitement dans le quotidien et s’assemblent avec le reste de ma garde-robe. Pari réussi ! Je profite beaucoup de mes petites chemises et j’ai d’ores et déjà en tête une version robe de Kim… A suivre !

Voyage Voyage

D’accord d’accord c’est très facile et en plus vous allez l’avoir dans la tête toute la journée (ça peut même rester 2-3 jours semblerait-il), mais c’est trop tentant: Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage, dans l’espace inouï de l’amour, voyage, sur l’eau sacrée d’un fleuve indien…

Après la vraie question c’est, Desireless a-t-elle toujours la même coiffure ? Et bien j’ai cherché pour vous (admirez mon sens du sacrifice) et la réponse est… non ! Pour compenser le choc de cette annonce, laissez-moi vous présenter l’autre Voyage, celui d’Ikatee, qui pose nettement moins de questionnements capillaires…

Voyage est donc un patron de sac entièrement doublé, qui peut être cousu en 3 tailles + une version trousse de toilette. Il est également possible de jouer avec la taille des anses en optant pour des sangles, une bandoulière réglable. Les poches intérieures et extérieures en font un accessoire très complet et parfaitement fini.

La version présentée ici a été réalisée en taille M, dans une gabardine Atelier Brunette coloris Cedar. La doublure est un coton type pied de puce que j’avais en stock depuis 1 000 ans au moins.

Pour donner un peu de tenue au sac, j’ai utilisé un molleton thermocollant acheté chez Rascol. C’est assez facile à appliquer, il fait poser le fer sur l’endroit du tissu (sinon le molleton fond). A coudre cela ne pose pas de problème mais à assembler attention, comme cela donne de l’épaisseur il faut vraiment prendre son temps et choisir une aiguille adaptée (taille 90 ici).

Ce que j’ai vraiment apprécié avec Voyage:

  • Le pas-à-pas vidéo et la voix posée qui l’accompagne. Un vrai plaisir et beaucoup de pédagogie.
  • Les finitions impeccables: Extrémités des zips cachées, surpiqures, doublure…
  • La possibilité d’ajouter une petite étiquette pour vraiment personnaliser sa création (ici c’est une étiquette Ikatee que j’avais achetée au CSF).
  • La contenance de la taille M qui font de Voyage un sac weekend idéal. On peut y mettre un pyjama, une tenue de rechange complète, ses affaires de toilette, et même un sèche-cheveux (ok ça fait aventurière à 3 centimes, mais quand je peux l’emmener je l’emmène). Pour info, pour les photos, j’ai mis deux gros coussins rectangulaires à l’intérieur.

Puisqu’on m’a posé la question sur Instagram j’y réponds ici, côté budget, hors patron, il faut compter environ 40-50 euros pour réaliser ce sac. Une estimation qui peut être modulée à la hausse ou à la baisse selon le prix de vos tissus et les accessoires que vous voulez lui ajouter ou non (sangle, boucles de réglage, attaches métalliques, étiquettes…).

Une version trousse de toilette est prévue, une façon idéale d’utiliser ses chutes de tissu et de coudre un accessoire assorti au sac avec des finitions tout aussi soignées.

Pour finir, je ne suis pas une grande fan de la couture d’accessoire en règle générale, mais ce sac, par son allure intemporelle, ses finitions irréprochables et la possibilité de fractionner la couture étapes par étapes (quand on a des journées bien remplies c’est confortable de pouvoir organiser son temps couture clairement), m’a complètement séduite. Pour la petite histoire, dernièrement je l’ai emmené en soirée, on avait mis une tenue de rechange pour le grand qui sortait du sport, serviette, gel douche, quelques mangas, et on était large. Et je vous avoue que j’ai un peu crâné tellement j’ai reçu de compliments !

Et vous il vous tente ce Voyage ?

Rencontres avec Zoé

Quand on décide de prendre ses petites cousette en photo en extérieur, il y a toujours un cap à franchir. Alors c’est vrai on bénéficie de sublimes décors naturels, de jolies grilles un peu rouillées, de portes originales, de vitrines anciennes ou de tags colorés, mais poser dans la rue nécessite, ce n’est pas toujours évident. Même si parfois, on a de chouettes surprises !

Il y a les regards amusés, exaspérés, curieux ou méfiants. Oui oui méfiants, encore hier avec mon fils alors qu’on photographiait une jupe devant une grille, un monsieur est passé en estafette une fois, puis une deuxième, puis de s’arrêter demandant sur un ton très agressif: « j’peux savoir ce que vous êtes en train de faire là » ? Nous: « Des photos », Lui: « Et en quel honneur ? », Moi: « Je suis couturière et je prends mes créations en photo. La couleur de cette grille va bien avec ma jupe », Lui (décontenancé mais pas d’excuses pour l’agressivité évidemment): « Ah bon d’accord, parce qu’il se passe tellement de trucs bizarres en ce moment »… Il repart… On a explosé de rire !

Trop tentant de vous raconter cette anecdote. Avec ma minijupe et mes poses « tête sur le côté » j’avais certainement l’air d’une cambrioleuse en repérage…

Mais le jour où on a photographié la veste que je vous présente aujourd’hui, on fait fait une rencontre vraiment trop cool. Pas de pépé en camionnette mais une jolie maman avec toute une ribambelle d’enfants (pas tous à elle m’a-t-elle précisé).

Après avoir testé 43 portes et 28 rues avant de trouver le bon endroit pour les photos, on se met au travail, et quand on repart j’entends « Perrine ? »… petit moment de solitude, qui est cette personne ? Passage en revue interne rapide: une ancienne collègue ? une copine de lycée ? Heureusement elle me rassure, je ne la connais pas mais elle me suit sur Instagram et sur le blog. S’en suit un échange court mais vraiment sympa, on se présente, on se parle de nos activités couture, et après cette petite parenthèse chacune reprend son chemin. Trop chouette. Presque magique, en tous cas improbable.

Ce jour là il y a aussi eu un monsieur qui m’a dit qu’il espérait que ma veste allait bien se vendre. Mais non, je la garde pour moi ma Zoé.

Zoé c’est un patron Sew La La. La créatrice s’appelle Anna, elle est allemande, et ses patrons sont accessibles en allemand, anglais et français. C’est une fille ravissante, avec beaucoup de style. Un univers autour des tons neutres crème, camel, jean, noir, vraiment classe. Ses patrons en sont le reflet, ils permettent de composer une garde-robe classique, intemporelle avec des pièces à associer entre elles.

Ce patron de veste se décline en 3 longueurs, avec ou sans ceinture, avec ou sans poches, avec ou sans doublure. Suivant le tissu choisi, Zoé se fera tour à tour veste de mi-saison, veste d’intérieur ou manteau.

Pour ma veste Zoé j’ai choisi:

  • La version courte en taille 40. C’est un modèle oversize. Pour une veste courte on peut descendre d’une taille et garder l’effet un peu loose quand même, à mon avis.
  • Le twin brodé anthracite Cousette, une merveille ! 2 épaisseurs de coton fin assemblées par des coutures parallèles. Le tissu est souple légèrement gaufré et ultra confortable. Parfait pour les vestes de mi-saison ou les petits gilets sans manches que l’on voit fleurir depuis quelques temps.

J’avais pensé cette veste à enfiler vite fait sur une robe mais finalement, dans cette matière, je trouve qu’elle va mieux avec un jean et un t-shirt. Je la porte aussi beaucoup en intérieur, le matin, le soir ou quand je travail à mon bureau. Un vrai plaisir !

Mes prochaines photos, je ne sais pas encore si je les ferai en intérieur ou en extérieur, mais je suis curieuse. Racontez moi vos anecdotes photos, j’ai hâte de les découvrir !

Auguste Augustine

La première fois que j’ai lu Pagnol j’étais en 6e. C’était La gloire de mon père et à l’époque je n’avais pas compris pourquoi on s’extasiait autant d’avoir tué deux bartavelles. Mais je me souviens avoir été touchée par les personnages, sans savoir expliquer pourquoi. En particulier par celui d’Augustine, la mère de Marcel. Une couturière timide, inquiète, aimante. Etait-ce une forme d’empathie envers l’auteur après avoir compris qu’Augustine disparaissait très jeune, ou un simple éveil à la littérature, au plaisir de découvrir de jolies phrases qui se déroulent et viennent chercher mille émotions ?

Après avoir cousu la jolie robe de Ma Petite Fabrique, j’ai eu envie d’aller piocher dans ma bibliothèque ce vieux livre jauni à la couverture désuète pour me replonger dedans. C’est tellement facile à lire, tendre et drôle avec des blessures à hauteur d’enfant et ce qu’on lit entre les lignes une fois devenu adulte. Ça vous arrive aussi de relire des ouvrages que vous avez découvert très jeune ? Je serai curieuse de savoir lesquels et le regard que vous portez dessus aujourd’hui.

Pour revenir aux patrons Ma Petite Fabrique, vous aurez sans doute remarqué que tous ses modèles sont inspirés par l’univers de Pagnol: César, Fanny et les autres… Quoi de plus naturel pour cette créatrice solaire dont le sourire nous amène à chaque fois les cigales et le soleil de la Provence (phrase à lire avé l’accent s’il vous plaît).

Cette robe Augustine c’est ma 2e version et je n’ai rien changé par rapport à la première. Une ligne de taille descendue de 5cm, une basque simple et des manches courtes légèrement bouffantes.

Pour cette réalisation j’ai choisi la viscose Grafik de Cousette. Une explosion de couleurs comme jetées au pinceau sur un fond charbon. Un imprimé fort qui a l’avantage de s’associer facilement avec du noir, du jean ou un pull coloré assorti. Bien entendu pour ce type de viscose imprimée on choisi des aiguilles microtex pour éviter les fils tirés et préserver son joli tissu.

Un grand merci à ma maman qui a eu la patience de tester 18 portes, 15 grilles et 27 murs avant de trouver le bon arrière-plan pour ces photos, en plus des 12 essais pour avoir un jeté de robe réussi (Christine c’est une petite dédicace).

En attendant le prochain article avec un projet tricot, je vous souhaite une très belle semaine.

Prise de décision

Il y a quelques semaines, face à ma table à repasser, j’étais à 1 000 lieues de penser que, telle une négociatrice du GIGN, j’allais devoir prendre une décision qui ne permettrait aucun retour en arrière… Et pourtant…

Tout à commencé avec une opportunité: Coudre en avant-première un modèle du magazine couture Fibre Mood. Il y avait Judy qui me tentait bien, une robe ample aux manches dramatiquement bouffantes mais j’ai jeté mon dévolu sur Amber, une petite blouse à patte polo. Du simple, du rapide, du joli, du quotidien. Tout ce qu’il me faut, tout ce que j’aime.

Côté tissu, du simple, du joli, du quotidien aussi avec une double gaze texturée camel dénichée chez Cousette. Comble du bonheur j’avais le fil et les boutons assortis en stock. Une affaire qui roule en somme…

Mais voilà… dès les premières étapes, c’est le drame. Ma patte polo fait un petit pli disgracieux en bas. La persévérance étant mère de vertu, je découds, je refais… Ça ne me convient pas. Les neurones chauffent, quelques jurons m’échappent. Je découds, je recommence en y mettant toute ma vigilance. Rien n’y fait, j’ai mal compris les instructions. Je découds encore.

Mais cette fois force est de constater que mon tissu a souffert de mon étourderie. Que faire ? Négocier un nouvel essai ? Abandonner ? En tous cas… prendre une décision et agir !

J’ai coupé. Alea Jacta est. La patte polo est devenue patte de boutonnage. Il me restait une chute de tissu dans laquelle couper une parmenture, réalisée en prolongeant simplement (dit celle qui a faillit se transformer en Hulk quelques secondes auparavant) la patte polo.

Bon au final soyons honnêtes, ça m’a frustré de butter sur ce point technique, d’autant que j’en avais déjà réalisé par le passé. Bien entendu je ne vais pas rester sur cet incident, mon ego appelle à la nouvelle tentative. Par contre, cette petite Amber, même boutonnée de haut en bas, je l’adore.

J’ai vraiment aimé réaliser ce modèle. La finition proposée pour le col est vraiment sympa et très propre. Le tombé est plutôt ample (j’ai coupé une taille M) et les manches incluses en font un modèle rapide à réaliser. Une erreur au départ certes, mais une bonne décision, ça aurait été dommage de gâcher un aussi joli tissu et de ne pas profiter de cette adorable blouse.

Une histoire de 13…

C’est l’histoire de Fanny, couturière, tricoteuse qui décide il y a 2 ans de lancer sa propre marque de patrons: Treize coquelicots. Mais avant de vous livrer ma revue de patron en bonne et due forme, histoire de faire un clin d’oeil à la marque, je n’ai pas résisté à explorer le… musique qui fait peur... 13 !

Qui a peur du 13 ?

Il porte bonheur pour certains, d’autres frissonent rien qu’en le mentionnant… Il existe partout dans le monde des immeubles sans étage 13, des hôtels sans chambre 13. Lorque l’on redoute ce nombre on parle de triskaïdékaphobie. Pire, associé au vendredi on est atteint de paraskevidékatriaphobie (promis il n’y aura pas d’interro à la fin de l’article).

Ainsi à New York, la société d’ascenseurs Otis, estime à 85% le nombre de gratte-ciels équipés par sa marque où le nombre 13 est absent. Dans certains pays on utilise le terme mezzanine pour expliquer le passage de l’étage 12 (voire 12 bis) à 14… Simple fantaisie ? Pourquoi pas, toujours est-il qu’à Vancouver, supprimer le 13e étage a été interdit par la ville afin de faciliter le travail des secours, d’éviter les confusions qui faisaient parfois perdre de précieuses secondes.

Alors ça vient d’où cette idée que le 13 porte malheur ? Ce nombre qui rompt l’harmonie représentée par le 12 a déjà mauvaise réputation pendant l’Antiquité. Mais peut-être que cette superstition a une origine biblique, Jésus et ses apôtres sont 13 à table avant la trahison de Juda qui mènera à la crucificxion de Jésus. Cette idée de repas funeste avec 13 convives à table débouchant sur la mort du dieu Balder est également retrouvé dans la mythologie nordique.

Mais l’origine de la superstition est aussi parfois attribuée à l’arrestation puis condamnation à mort du maître des Templiers Jacques de Molay un vendredi 13. Les plus complotistes iront même jusqu’à voir un signe dans les déboires de la mission spatiale Apollo 13, qui a décollé à 13h13…

Le numéro de la chance

Quoiqu’il en soit, nous ne sommes pas à une contradiction près puisque les recettes des organismes de loterie dans le monde entier ne sont jamais aussi fortes que le vendredi 13. Enfin sachez qu’en Chine le 13 est plutôt porte-bonheur. Mais si cette histoire de chiffres vous angoisse rassurez-vous, il n’y a au maximum que 3 vendredi 13 par an et encore ce n’est pas systématique. Aux grands maux les grands remèdes, profitez-en pour vous accorder du temps couture et réaliser une belle petite cousette.

Pour notre Fanny Treize Coquelicots voilà un 13 qui sans conteste porte bonheur. Des blouses féminines et simples à la fois, la juste dose de froufrous et de jolis détails, des coupes classiques rehaussées de fronces et de revers. Un univers rafraichissant et bien pensé.

C’est avec la robe Oxford que j’ai eu le plaisir de découvrir la marque. Le patron m’a été offert mais je tiens à préciser que mon retour est libre et franc.

Oxford en quelques mots (plus que 13 quand même)

Oxford est une robe simple, composée d’un corsage et d’une jupe basiques donc la plus-value réside à mon sens dans les manches. Pour ma part j’ai choisi celles qui arrivent au niveau du coude, froncées et finies par un bracelet de manche.

  • J’ai cousu une taille 40, rien à redire, c’est un modèle ample de toutes façons.
  • Comme à mon habitude sur ce type de robe, j’ai descendu la taille de quelques centimètres pour coller au mieux à ma morphologie (et à mes goûts évidement).
  • Sur les photos je n’ai pas touché à la longueur de la jupe mais depuis j’ai raboté l’ourlet de 3cm, une longueur un peu plus courte me convient mieux. C’est un choix tout à fait personnel.
  • Enfin j’ai creusé l’encolure de quelques centimètres également car je préfère, sur moi, les encolures un peu plus dégagées.
  • Les manches sont vraiment jolies et apportent de la personnalité au modèle, une juste dose d’originalité.

Pour Oxford j’ai opté pour le tissu Fizzy Rust de la marque Atelier Brunette. Un coupon acheté lors d’une virée àParis où j’ai pu découvrir l’une de leurs très jolies boutiques. C’est uen viscose twill, matière que j’affectionne particulièrement, qui a tendance à froisser un peu mais dont le tombé et la luminosité sont incroyables.

Oxford est donc une robe simple mais avec le potentiel qui va avec puisque toutes les portes tissus lui sont ouvertes. On imagine aussi bien cette robe en chambray pour le printemps, dans une étoffe un peu habillée pour la saison des mariages, en lin, en tencel… on en ferait bien… 13…

Et le coquelicot me direz-vous ? On le garde pour une prochaine fois, je suis certaine qu’il ne manquera pas de vous surprendre !

Back in black

Après une looooooongue pause, allez savoir pourquoi, j’ai eu envie de reprendre le chemin du blog. L’envie d’écrire sur la couture, en long en large et en travers était trop forte… sûrement. Le plaisir d’avoir un espace d’expression, sans limite de caractères… sans aucun doute.

Parce qu’au départ c’était bien l’idée du blog, détailler, échanger, s’amuser. Partir, revenir, relire, douter, hésiter, oser… Ca fait partie du jeu. Alors à l’ancienne, c’est parti pour une petite revue de patron.

Le pantalon California est un patron Atelier Scammit. une marque qui se distingue par ses coupes impeccables et des propositions de finitions vraiment haut de gamme. Les détails que personne ne voit mais sur lesquels on aime passer du temps car ils sont la garantie d’un vêtement durable que l’on aura beaucoup de fierté à porter.

Clairement au départ, sur le papier, ce n’est pas un coup de coeur. Un pantalon ce n’est pas facile à ajuster à sa morphologie, cette coupe ça va me « tasser, et puis il y a la braguette… enfin la question des chaussures… avec quoi je porterais ce type de coupe ?

Mais la magie Johanna a opéré, la magie de la vraie vie je dirais car mon regard sur ce patron a complètement changé au salon Création et Savoir faire du mois de novembre. Déjà parce que j’ai pu admirer des versions du pantalon cousue et portées, également parce que j’ai pu échanger avec un grand de nombre de couturières conquises par California et aussi inspirées qu’inspirantes.

Quelques épingles Pinterest et Likes Instagram plus tard, j’ai l’opportunité de coudre un très beau denim Stragier. Si c’est pas un signe du destin ça ?

Bilan couture

  • J’ai suivi les indications d’Atelier Scammit pour mon choix de tissu. Ce denim contient de l‘élasthane ce qui rend le pantalon extrêmement confortable. Mon tissu en contient 6% contre les 4% maximum recommandés. Après une journée il s’est un peu détendu mais sans excès (comme la plupart des jeans de toutes façons), je le porte donc ici avec un ceinture (des passants étant prévus dans le patron).
  • Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas cousu de braguette, et avec l‘accompagnement vidéo on coupe le dernier fil en se disant « ah ce n’est que ça ? ». Fierté !
  • En grande amatrice de poches et surpiqûres j’ai adoré coudre la poche ticket et les poches au dos du pantalon. Avec un fil de qualité (merci Stragier) et l’aiguille adpatée au tissu c’est un véritable plaisir !
  • Ah les finitions Atelier Scammit, un petit bijou cette fermeture éclair gansée. Un plus qui n’est pas obligatoire mais qui fait son petit effet (ok personne ne le voit mais le matin, le soir + les pauses pipi la journée, ça laisse un max de possibilités de se congratuler sur cette belle réalisation n’est-ce pas ?).

Un projet techniquement gratifiant donc, pour lequel on est vraiment bien accompagné, dans le livret ou en vidéo. Si vous n’avez jamais cousu de pantalon avec braguette , vous pouvez vous diriger vers les modèles de cette marque sans crainte.

Modifications/adpatations

  • Comme j’avais peur que le pantalon me tasse un peu j’ai suivi le conseil de Johanna et réalisé une version « crop » (entendez raccourcie) du pantalon California. Je mesure 1.67m (ma dernière visite médicale date un peu – genre de la fac quoi – mais même si je mange beaucoup de soupe ca ne devrait pas avoir trop bougé depuis…) et j’ai raccourci l’ourlet de 5cm.

Côté style

  • La coupe raccourcie me permet de porter California avec mes bottines chéries. Mes basiques que je trimbale partout et par tous les temps. Je n’en ai pas mais j’ai croisé quelques versions portées avec des talons très sympas également.
  • La taille du pantalon m’arrive au niveau du nombril, je la qualifierai donc de mi-haute, pour moi c’est parfait. Ca camoufle un petit ventre, c’est hyper confortable.
  • J’ai choisi un denim gris-noir à porter aussi bien avec des couleurs neutres ou très vives selon l’humeur. Une pièce raisonnable et tendance avec laquelle on peut rester sage ou s’amuser. Exactement ce qui me plaît.

Et bien voilà, c’était une petite reprise modeste et sans prétention, juste pour voir si ça en vaut la peine. Si ça vous a plu n’hésitez pas à laisser un peu mot. J’ai quelques idées d’articles plus funs ou culturels… Je les garde un tout petit peu au chaud encore… à suivre…

Les 9 ans du chat

Pour fêter ses 9 ans, la mercerie en ligne Un chat sur un fil a choisi de lancer un petit défi à la communauté couture: Coudre sa version de la jupe Bo-Aime selon leur tuto gratuit.

Bo-Aime est une jupe à l’esprit… bohème… (croyez bien que je me suis creusé les méninges pendant des heures pour la trouver celle-là). Il s’agit d’une jupe à la taille est élastiquée, ça c’est la base, et ensuite libre à vous de choisir la longueur des panneaux qui la composent.

Version longue, midi ou courte, un long volant, un petit ou 3… à vos règles et ciseaux, le plus long est de choisir sur quel modèle on va partir. Un petite heure de couture plus tard vous avez votre jupette !

Ma version

Dès qu’on peut sortir les collants opaques je sors aussi les minis. En automne/hiver j’aime le court avec des bottes ou des bottines alors je me suis fait plaisir. 3 panneaux donc mais dont j’ai réduit la hauteur de quelques cm.

Le tissu est une viscose fine imprimé cachemire et rayures lurex, offerte par Un chat sur un fil. Pour réaliser ma version Bo-Aime mini j’ai utilisé un peu moins d’1.50m.

Je la porte avec des bottines type army boots et un top ou pull un peu ample (ici mon chouchou Wikstenshift top en crêpe noir So tissus). Elle est hyper confortable et j’avoue qu’elle fait son petit effet. Je l’imagine aussi avec une chemise en jean grise voire avec un caraco en dentelle et un blazer noir.

Les photos ont été prises au château de Montabert par mon amie Amélie.

Le défi

Ce défi « couds ta jupe Bo-Aime » court jusqu’au 30 novembre. En jeu, 3 BONS D’ACHATS DE 150 EUROS sur le site Un chat sur un fil.

3 prix seront décernés : 

1- Prix coup de cœur du jury ( J’ai d’ailleurs le privilège de faire partie du jury aux côté de Bee made, Petite Bobine, Le Bazar d’Anne-Charlotte et l’équipe d’Un chat sur un fil.

2- Prix coup de cœur des abonnés, c’est vous qui voterez pour votre créa chouchou parmi une sélection.

3- Prix coup de cœur artistique, ce prix récompensera la mise en scène, la qualité de la photographie, l’histoire que vous nous raconterez à travers votre photo, faites nous rêver, vibrer !

A en croire les jolies versions croisées sur Instagram j’ai l’impression que ce défi nous réserve de belles surprises et beaucoup d’inspiration ! Alors prêt(e)s à relever le challenge ?

Encore un peu de vitamine

Après une looooooongue pause estivale sur le blog, j’avais envie, maintenant que l’automne est bien entamé, de partager avec vous une nouvelle réalisation couture. Il s’agit d’une robe, d’un modèle déjà éprouvé dans plusieurs versions, mais l’exploration continue.

Si vous suivez ce blog de temps en temps vous connaissez sans aucun doute mes créatrices préférées. Parmi elles, Ivanne S. Ses patrons ont un potentiel fou, ils peuvent être modifiés, complétés, associés, adaptés, et j’en passe. Ce que j’aime aussi chez Ivanne, vous le savez mais je me permets de le redire, c’est son amour pour la couture bien faite et un seyant impeccable quelque soit la morphologie de couturière.

Je vous invite à ce sujet à découvrir (si ce n’est déjà fait) la rubrique « carte blanche » sur son site, où elle laisse libre cours à la créativité de ses clientes tout en les mettant en valeur par des photographies sublimes sont elle seule a le secret. Il s’en dégage beaucoup de bienveillance, de douceur et surtout, beaucoup d’inspiration.

Cette version de la robe Vitamine (et vous pouvez retrouver toutes mes réalisations Ivanne S en cliquant sur l’étiquette correspondante à droite de l’écran) m’a donc été inspirée (rendons à César… ) par Fanny invitée d’Ivanne. Un vrai coup de cœur !

C’est donc une version robe de la chemise Vitamine que vous découvrez ici. Une version simple, sans col, mais avec une finition impeccable au niveau de l’encolure grâce à une parementure en triangle.

Le tissu est une viscose incroyable de chez Un chat sur un fil. J’ai été séduite par la couleur évidemment (pas de grande révélation ici) mais aussi par la qualité puisque le tissu ne froisse quasiment pas. Pour prendre bien soin de votre tissu et éviter les fils tirés je vous recommande, comme toujours avec les viscoses teintes, d’utiliser une aiguille microtex.

Cette version sans col est sans aucun doute une de mes préférées. Je trouve que l’encolure dégagée lui donne un nouveau style. Les pinces avant en « V » de part et d’autre de la patte de boutonnage se fondent complètement dans le motif mais structurent suffisamment le corsage pour tempérer l’ampleur.

Les photos sont un cadeau de mon amie Amélie, qui a toujours une patience d’ange et un œil affuté pour dénicher des endroits sympas qui mettent en valeur les créations. Une séance photo rapide mais efficace comme un petit coup de boost au moral après une semaine chargée en travail et en émotions.

Vitamine version « robe sans col » rejoint donc la liste très sélect de mes valeurs sûres, celles qui me font oser couper mes tissus préférés sans crainte. D’ailleurs la nouvelle collection Atelier Brunette… enfin ça c’est une autre histoire !