Je le vois, je le veux, je le couds

Je mets les pieds dans le plat dès le début de l’article: Est-ce que cette robe fait de moi une mauvaise tata (et une mauvaise mère accessoirement) ? Je vous laisse décider mais mesdames et messieurs les jurés, j’en appelle à votre indulgence, on parle quand même de ma nouvelle robe préféree !

Remettons les choses dans leur contexte. J’ai vu passer au début de l’automne, une robe en velours « brique/rouille » (ou briquouille pour les intimes) de la marque Sessun. Une robe chemise droite avec patte polo, manches longues et en capacité d’alléger votre compte en banque de 175 euros… Voilà voilà…

Et là qui arrive avec son patron de robe chemise droite avec déclinaison patte polo ? Ma petite fabrique ! Avec son accolyte Emilie, elles ont dessiné Constance, le patron idéal pour mettre en application le principe « je vois, je couds ».

Donc j’ai cette robe en tête, le patron parfait pour concrétiser le projet et magie magie, un coupon de 2m de velours souple briquouille de chez Mondial Tissus à 12,50 euros le mètre Maryse. Quelques heures de découpage et couture plus tard, j’ai LA robe rêvée.

  • Montage classique, jolies finitions et un pas-à-pas vidéo pour accompagner le montage,
  • Un tombé suffisament ample pour être à l’aise mais pas oversize non plus,
  • Un rendu très fidèle à ce que j’avais en tête

Reste la question des photos… Et bien figurez-vous que j’avais sous la main 4 garçons entre 10 et 14 ans animés par une envie furieuse d’aller se défouler avec un ballon au city stade. Le coeur sur la main, je me suis proposée de les déposer contre quoi ? Vaiment rien, une broutille, une bricole: 10 photos par personne. Ce qui nous fait un total de 40 photos, si on compte 75% de perte lors du tri on est plutôt pas mal.

Ok cela pourrait s’apparenter à du chantage mais n’était-ce pas aussi un moment de complicité avec la dream team ? En tous cas je trouve qu’ils se sont plutôt bien débrouillés, qu’en pensez-vous ?

Grease rocks

Quoi de mieux qu’un nouveau patron pour m’épancher sur un de mes films préférés. J’aurai pu parler d’Audiard, de Truffaut, de la Nouvelle Vague… Mais il sera ici question de Dany et Sandy, de cheveux gominés, de comédie musicale.

Grease, dont le nom vient justement d’une équivalent de la brillantine, c’est mon film « Madeleine de Proust », avec son histoire d’amour clichée à souhait, les blousons noirs, les jolies robes des années 50 et ses chansons qui restent en tête. En échangeant sur le sujet avec Simone, j’ai fini par avouer que la chanson éponyme du film, interprétée par Franki Valli, c’est MA chanson coup de boost avant un moment stressant ou un rendez-vous important. En l’écoutant, l’assurance de Dany Zuko me gagne et j’ai l’impression que je peux marcher comme lui, col du blouson relevé, regard confiant, démarche sautillante, chewing-gum en action.

Confidence faite, merci Cousette d’avoir créé ce blouson Rockette, qui me fait sentir comme Dany, les paillettes en plus (what else ?). Je mets une pièce dans le juke box et je fais les présentations.

  • Rockette est un blouson court dont l’originalité réside dans un jeu d’empiècements et une ligne du bas en incrustation pour structurer l’ensemble.
  • Sur le côté, deux jolies poches passepoilées.
  • Légèrement oversize il peut être cousu en jacquard, velours, en lainage mais aussi denim.
  • Le patron peut être cousu avec ou sans doublure.

Ma version

La réalisation

  • Rockette est un projet qui comporte quelques points techniques comme les poches passepoilées, la bande du bas en incrustation et la pose de la doublure si vous choisissez cette option. Il est classé niveau « avancé » par la marque.
  • C’est en conséquence un projet un peu long (notamment pour la version doublée) dans la mesure où il faut faire preuve de minutie et de patience pour assurer une construction propre et des finitions nettes (fierté assurée).
  • Le jeu d’empiècements est très sympa à réaliser, la pose du col est facilitée car il n’y a pas de pied de col, les manches avec leur petite patte de « resserrage » sont également faciles à faire.
  • Le livret de montage est détaillé et comporte des schémas pour vous guider dans la réalisation pas à pas.

quelques petites précisions

  • Veillez à bien marquer vos pièces (numéro, haut et bas, droit fil)… Si comme moi vous utilisez un tissu qui ne se marque pas facilement, vous pouvez utiliser des petites étiquettes autocollantes ou un morceau de papier épinglé.
  • Les repères sont également très importants pour la réalisation du blouson Rockette. Dans le cas d’un tissu difficile à marquer j’utilise des épingles ou un stylo à encre gel contrastant (fluo ou doré/argenté). Pas très académique, ne me jetez pas de pierres, mais c’est vraiment pour marquer dans la marge de couture donc au final ça ne se voit plus.
  • Prenez votre temps. La couture n’est ni une compétition ni une course. L’essentiel est vraiment de se faire plaisir avec un projet gratifiant.

Côté style

  • Si vous avez feuilleté Mon carnet couture (je vous en reparle bientôt ici) vous savez que je me plie toujours à un exercice de « compatibilité ». Cela ne veut pas dire que je ne m’autorise pas une petite folie de temps en temps mais en règle générale j’aime être sûre de pouvoir intégrer à ma garde-robe, une pièce qui pourra se marier avec plusieurs tenues.
  • Ici je porte Rockette avec un jean et un t-shirt noirs (je privilégie l’uni le tissu étant fort). Je le porte aussi avec ma robe droite noire fétiche ou un jean bleu clair et une blouse unie crème.
  • J’ai maintenant envie de réaliser une version non doublée en pied de poule ou en velours, pour un look plus quotidien, j’ai vu passer de très très jolies versions !

Partage

Ce n’était pas prévu quand j’ai pensé mon article mais je ne résiste pas à vous partager les versions de Carole et Barbara (et son blog ici). Le rendu est complètement différent mais tout aussi canon. Coups de cœur.

Jolis détails

Aimez-vous vous lancer dans des projets un peu plus techniques ? Que ressentez-vous une fois votre masterpiece terminée ? Dans l’attente de lire vos retours je vous dis à très vite avec un projet doudou.

*Patron et tissu offerts dans le cadre d’une collaboration commerciale non rémunérée.

Drôle de dames, le retour !

 » Il était une fois des filles superbes qui avaient décidé de s’engager dans la police. L’une à Los Angeles, une autre à San Francisco et la troisième à Boston. Mais on les avait cantonnées dans des travaux bien peu passionnants. Alors moi, Charlie, je les ai engagées, et je ne le regrette pas, car ce sont vraiment de Drôles de Dames.« 

Eh oui, cette rubrique vous manquait, elle est de retour. Pour les nouveaux venus, voici le principe: un trio (parfois un duo), un patron ou un tissu commun et nos interprétations ici, sur le blog.

mes invitées

  • Marina aka Hello Panache sur Instagram. Cela faisait un moment qu’on avait envie de faire cousette commune. Marina c’est une passionnée qui aime autant que moi les finitions parfaites. J’aime son goût pour le défi, sa créativité, ses cousettes colorées et ses récap patrons. Ce sont de petits carrousels hyper bien présentés et illustrés avec talent par Marina qui reprennent les points clés d’une réalisation couture.

  • Laetitia alias Laetitia lalala sur Instagram. Ma super copine couture avec qui on peut passer des heures à parler tissus et tergiverser sur un patron. Ce que j’aime chez Laetitia, sa simplicité, son authenticité, son enthousiasme. Je trouve toujours sur son compte une bonne dose d’inspiration.

Le patron

Au moment de sa sortie, nous avons toutes les 3 eu un coup de coeur pour la chemise Palmire de la marque République du chiffon.

  • C’est une chemise ample aux emmanchures basses
  • Elle se caractérise par un jeu de fronces au dis et surtout au niveau des manches, terminées par un joli bracelet surpiqué.
  • Un joli compromis masculin/féminin
  • 1,70m de tissu et 7 boutons sont nécessaires pour réaliser ce patron.

nos versions

Le petit mot de Marina

Ce qui m’a tapé dans l’œil avec ce patron, ce sont les manches bouffantes très basses. Elles m’ont rappelé les chemises de Jaime Fraser que j’ai toujours aimé (je parle bien de la chemise… quoi que…). J’aurai pu partir sur un vrai dupe du XVIIIe siècle avec un lin blanc, mais… je lui ai préféré RAY,  le tissu le tissu maxi rayures de chez Atelier Brunette, coloris Ivy Green! Coup de foudre immédiat pour coton.

Cousu en taille 40, soit une taille en dessous de celle préconisée pour mes mensurations, afin de réduire l’effet oversize. Aucune autre modification a noter, mais j’aurai pu gardé la taille 42 pour l’encolure, car elle manque légèrement d’aisance à ce niveau sur moi.

J’aime beaucoup cette chemise car elle peut avoir un côté chic, bohème ou casual, sans trop en en faire.

L’avis de Laetitia

J’ai tellement cousu République du Chiffon que quand je fais un de ses modèles c’est un peu comme se sentir à la maison. Comme d’habitude je me suis laissé guider et tout s’est bien passé. Pour cette première version de Palmire (oui oui  il y en aura d’autres) je me suis (beaucoup) inspirée un modèle de chez Sessun. Avec le lin Atelier Brunette je crois que je pouvais pas faire un meilleur dupe. 

Je l’aime trop cette Palmire ! Vous avez vu ses manches !!! 

Le retour de Perrine

Coup de cœur immédiat dès que j’ai aperçu ces jolies manches. Et comme en plus il s’agit d’une chemise… vous connaissez mon amour pour les chemises… je n’ai pas résisté bien longtemps.

Pour réaliser Palmire j’ai utilisé un coupon de coton tissé La Maison Naïve, une marque que j’aime autant pour son univers, sa palette que pour la qualité de ses tissus. J’ai également commandé les boutons assortis.

J’ai beaucoup aimé coudre Palmire, les jolis détails, les fronces, le pied de col si bien dessiné. La difficulté réside peut-être dans le choix du bon tissu: Un peu de tenue est nécessaire mais pas trop non plus… Côté style on est vraiment sur de l’oversize mais personnellement j’aime beaucoup et avec une petite touche originale qui fait la force des vêtements cousus main.

jolis détails

J’espère que nos versions vous inspireront, n’hésitez pas à nous laisser un petit mot ici ou sur Instagram. Je vous retrouve très vite ici pour une nouvelle cousette automnale.

Carotte expérience

Avouons-le, dans mes plans couture, je mets rarement les pantalons en haut de la liste. Pas faciles à ajuster, galère de la fermeture éclair, compatibilité patron/morpho pas toujours évidente à projeter sur soi. Pourtant l’année dernière j’ai succombé au joli California d’Atelier Scammit avec sa coupe tendance et ses finitions impeccables. Forte de cette expérience concluante, j’ai pris confiance et lorsque j’ai eu l’opportunité de coudre le pantalon Carotte d’Atelier brunette, aucune hésitation !

Aucune hésitation pourquoi ?

  • Déjà, c’est Atelier Brunette… En bonne groupie de la première heure, je suis toujours au taquet en ce qui concerne leurs collections. J’ai déjà cousu le blazer et le pyjama de cette marque et j’ai apprécié. Mon blazer en lin coton noir je le porte vraiment beaucoup, vraiment vraiment beaucoup.
  • La coupe carotte ensuite, une coupe éprouvée sur des modèles du commerce et qui me va.
  • L’amour des surpiqûres et du défi technique enfin (autant j’aime les poches plaquées autant j’ai toujours une petite bouffée de chaleur quand on me parle de braguette… enfin vous voyez ce que je veux dire, sans arrière-pensée aucune).

C’est quoi un pantalon carotte ?

Apparu dans les années 40, iconique dans les années 80, le pantalon carotte est un pantalon large en haut, fuselé en bas… comme une carotte quoi, mais en plus classe. Ce qui fait la force du pantalon carotte, c’est son potentiel « pièce basique » ou « intemporelle ». Baskets, talons, derbies, veste, sweat, chemise, top oversize, look décontracté, allure chic, tout lui va.

Le pantalon carotte Atelier Brunette

On retrouve sur ce patron les détails emblématiques du pantalon, de la coupe confortable avec de jolis plis sur le devant, en passant par une taille au niveau du nombril (ni trop haute ni trop basse) et des poches italiennes devant et plaquées au dos.

La construction du pantalon est tout à fait classique, les points techniques étant la réalisation des poches plaquées avec une surpiqûre impeccable et le montage de la braguette.

Pour de jolies surpiqûres :

  • Je bâtis mes poches plutôt que d’épingler, elles sont ainsi mieux maintenues à la couture. Ça ne pend pas beaucoup plus de temps que de poser 15 épingles et franchement le résultat est là.
  • Autre astuce pour les surpiqûres: bien allonger le point. Si vous assemblez à 2.5 ou 3, passer à 3.5 pour la surpiqûre.
  • Enfin, pour un meilleur maintien au niveau des angles je commence par 2-3 points dans l’angle de l’ouverture de poche, je laisse mon aiguille plantée pour pivoter, je couds les 3 côtés de la poche et je termine de la même manière en pivotant puis en piquant quelques points sur l’ouverture (voir photo détail en fin d’article).

En ce qui concerne la braguette, si vous avez besoin de visualiser le pas à pas en vidéo, je vous recommande le montage Atelier Scammit (vidéo youtube pantalon California en libre accès) ou la vidéo publiée par Jolies Bobines sur son compte Instagram.

Ma version

  • Atelier Brunette m’a offert le tissu, j’ai choisi la gabardine Chestnut, douce et idéale pour ce type de projet, entre tenue et souplesse. Le tissu se détend très légèrement au porté, ce qui rend le pantalon vraiment confortable mais sans excès.
  • J’ai cousu une taille 40 et tout est ok. Je trouve que la taille tombe pile comme il faut.
  • A refaire sans hésiter, avec pourquoi pas des passants pour y ajouter une jolie ceinture.

Vous l’avez compris, je suis conquise par ce modèle. Zeo faute coupe et style pour Atelier Brunette. Même si j’ai eu du mal à faire les photos (problème de lumière trop forte ou avec un rendu très gris) je suis ravie du résultat lors de ma 3e tentative, un peu avant le coucher du soleil pour une jolie douceur. C’est ce qu’on appelle la Golden hour, je comprends maintenant concrètement pourquoi.

Je termine cet article par un petit clin d’œil à Amandine qui m’a bien motivée à rédiger un article sur le blog pour ce pantalon. Je vous invite d’ailleurs à découvrir le sien, un vrai bonheur.

Jolis détails

Et vous, vous osez le pantalon en couture ? Quel est votre patron favori ?

Huguette au carré

S’il y a bien un truc que j’adore avec le blog, c’est recevoir des invités. A défaut de pouvoir se rencontrer « dans la vraie vie » comme on voudrait, j’affectionne les échanges que cela engendre. Au détour d’une jolie publication, de la sortie d’un nouveau patron ou d’un coup de cœur tissu, on papote et finit par se dire qu’une cousette en duo (ou trio) ce serait bien sympa.

Ensuite on échange, des petits messages sur la pause dej ou avant la soirée Netflix pour causer gabardine et viscose, taille, couleur et avancée du projet. De fil en aiguille (trop facile) on se rapproche.

Avec Lætitia, tout est facile. Beaucoup de passion, de fraicheur et de simplicité. Des sourires, pas de calculs, le plaisir de coudre avant tout (et une affection certaine pour la marque Atelier Brunette).

A peine aperçues les poches, on a toutes les deux eu un coup de foudre instantané pour Huguette, la veste de la dernière collection République du chiffon. Comble du bonheur (et devant notre enthousiasme), Géraldine, la créatrice, nous offert le patron. Ni une ni deux, nous voici à nos ciseaux prêtes à en découdre (encore trop facile, pardon pardon). Voici nos versions et quelques détails sur la réalisation.

Huguette est une veste type workwear, non doublée, avec des épaules tombantes et de larges poches à rabat. L’aisance est confortable et le montage relativement simple. Si nous avons toutes les deux choisi une gabardine pour la réaliser, un lainage fin, un denim ou un velours lui iront très bien aussi.

Quelques précisions au niveau de la réalisation:

  • Les marges de couture ne sont pas incluses. cela peut-être très pratique si l’on veut ganser les marges de couture comme Laetitia, faire des coutures anglaises ou une finition surfil replié (technique que j’ai apprise avec Atelier Scammit et que j’adore). A vous de décider en fonction de votre projet si vous souhaitez des marges de 1cm ou 1.5cm par exemple.
  • Pour réaliser la fente aux poignets il vous faudra faire preuve de minutie et bien choisir votre aiguille car avec de la gabardine on a une certaine épaisseur.
  • Sur ce modèle vous pourrez vous amuser avec les surpiqures. Pour qu’elles soient parfaites n’hésitez pas à allonger un peu votre point.

Ma maman a pris le temps de me faire de jolies photos sur la Plage de la Mine d’or à Penestin. J’adore cette série et je n’ai pas su choisir un nombre de photos raisonnable. J’espère en tous cas que cela vous aidera à avoir une bonne vision du modèle. Je pense qu’en cliquant sur les photos petit format vous pouvez les voir en plus grand.

Côté style, on est un un modèle plutôt décontracté qui fait merveille au quotidien avec un jean. Aux beaux jours, elle sera aussi parfaite pour les soirées fraîches avec un short et je l’imagine très bien aussi sur une robe t-shirt. Toutes les deux on adore son côté veste de travail et les grandes poches qui donnent du caractère au modèle. Le dos est également très sympa avec son arrondi surpiqué. Enfin personnellement, j’adore la porter manches retroussées.

Nous avons pris beaucoup de plaisir à réaliser Huguette et on plein de nouvelles idées de cousettes en duo. Si vous avez des questions ou besoin de précisions n’hésitez pas à laisser un petit commentaire ici ou sur Instagram, je serai ravie d’échanger avec vous.

Kim et stylée

Aujourd’hui un article qui me tient beaucoup à cœur car il est l’occasion de vous parler de deux créatrices que j’aime particulièrement. Des filles talentueuses, authentiques, proches de leur clientes, et ça pour moi c’est vraiment important !

La première c’est Lætitia. Nantaise, créative, pétillante, la première fois que nous nous sommes rencontrées, on s’était donné rendez-vous dans le magasin de motos où elle travaillait. Un peu surréaliste un conversation couture au milieu des Harley… Moi qui suis complètement étrangère à l’univers des deux-roues. J’ai adoré sa passion, sa simplicité et ses 1 000 idées à la minute. Il y a quelques mois elle a concrétisé son rêve et lancé sa marque de tissus: « Belle & Stylée ».

Pour ne rien vous cacher, j’ai tout suivi depuis le départ, et je peux vous affirmer qu’il faut une sacrée dose de motivation pour gérer les montagnes russes qu’un tel projet représente. Alors elle a de quoi être fière Lætitia !

Désolée pour les petits plis sur certaines photos, j’ai porté ce haut dans la vraie vie. On m’avais d’ailleurs demandé une photo du dos sur Instagram, j’ai oublié, il s’agit d’un empiècement chemise classique, doublé à l’intérieur et rehaussé d’un pli plat.

En quelques mots, Belle & Stylée c’est:

  • Un univers haut en couleurs pour se créer une garde-robe unique
  • Des motifs exclusifs et originaux
  • Une volonté de travailler avec des partenaires français (les tissus sont dessinés et imprimés en France)
  • Proposer des viscoses sans substance nocive et des fibres issues de forêts gérées durablement.

Au moment du lancement de la collection, j’ai eu la chance de pouvoir choisir un tissu. J’ai jeté mon dévolu sur Belle & Sûre d’elle caramel. Le tissu est d’une douceur incroyable et comme pour tous les tissus imprimés je vous recommande d’utiliser une aiguille microtex et un fil de qualité pour en prendre soin et éviter les fils tirés à la couture.

J’ai mis du temps à trouver LE projet pour lui faire honneur et remercier Lætitia pour sa confiance. Et comme cela arrive souvent, j’ai eu une illumination ! Ça vous arrive aussi ? On hésite, on hésite et soudain c’est l’évidence.

Mon évidence c’est Kim de la marque Ose Pattern. Allez savoir pourquoi, j’étais complètement passée à côté de ce modèle à sa sortie, il y a plus d’un an (peut-être plus). Puis de Pinterest en Instagram elle est apparue et en pleine conférence en distanciel, à la seconde où le Monsieur a dit « c’est le moment de faire une petite pause café », j’ai dégainé la carte bleue, lancé l’impression et ensuite, je suis allée me faire un café !

Le chemisier Kim c’est:

  • Une coupe ample (mais pas oversize)
  • Des manches vraiment jolies finies par des petites fronces et un bracelet.
  • Un col à froufrou très sympa (mais on peut, comme vous l’avez constaté, faire une version simplifiée sans froufou).
  • Et surtout, un patron vraiment bien coupé accompagné par un livret de qualité (et une vidéo mais je vous avoue que je ne l’ai pas utilisée ici).

Des patrons j’en ai cousu beaucoup mais des marques aussi soucieuses du détail et d’accompagner les couturières dans la réalisation d’un vêtement, il y en a peu. Si vous suivez ce blog, vous connaissez sans aucun doute mes marques favorites et bien Ose vient clairement les rejoindre. La mise en page est soignée, chaque étape est rigoureusement détaillée et le tombé du chemisier est juste impeccable.

J’ai par la suite eu l’occasion d’échanger un peu avec Monty, la créatrice de la marque. J’ai été enchantée de découvrir une professionnelle passionnée, modeste et très attachée à proposer un contenu de qualité.

Les deux versions que vous découvrez ici sont:

  • Pour la première réalisée dans ma viscose Belle & Sûre d’elle caramel. J’adore la couleur, la fluidité du tissu comme la finesse des panthères. Un bon moyen de porter du « graou » sans en avoir l’air.
  • Pour la deuxième dans un coton léger Cousette: Marcello Cacti. Une merveille. J’affectionne beaucoup les cotons légers. Celui-ci est légèrement translucide mais pour un haut ça va très bien sans doublure. Un vrai bonheur à porter (et il existe dans plein de couleurs).

Voilà, cet article était un peu long mais ces deux filles en valent la peine. Vous connaissez mon attachement à coudre des vêtements de la vraie vie, qui s’insèrent parfaitement dans le quotidien et s’assemblent avec le reste de ma garde-robe. Pari réussi ! Je profite beaucoup de mes petites chemises et j’ai d’ores et déjà en tête une version robe de Kim… A suivre !

Voyage Voyage

D’accord d’accord c’est très facile et en plus vous allez l’avoir dans la tête toute la journée (ça peut même rester 2-3 jours semblerait-il), mais c’est trop tentant: Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour, voyage, dans l’espace inouï de l’amour, voyage, sur l’eau sacrée d’un fleuve indien…

Après la vraie question c’est, Desireless a-t-elle toujours la même coiffure ? Et bien j’ai cherché pour vous (admirez mon sens du sacrifice) et la réponse est… non ! Pour compenser le choc de cette annonce, laissez-moi vous présenter l’autre Voyage, celui d’Ikatee, qui pose nettement moins de questionnements capillaires…

Voyage est donc un patron de sac entièrement doublé, qui peut être cousu en 3 tailles + une version trousse de toilette. Il est également possible de jouer avec la taille des anses en optant pour des sangles, une bandoulière réglable. Les poches intérieures et extérieures en font un accessoire très complet et parfaitement fini.

La version présentée ici a été réalisée en taille M, dans une gabardine Atelier Brunette coloris Cedar. La doublure est un coton type pied de puce que j’avais en stock depuis 1 000 ans au moins.

Pour donner un peu de tenue au sac, j’ai utilisé un molleton thermocollant acheté chez Rascol. C’est assez facile à appliquer, il fait poser le fer sur l’endroit du tissu (sinon le molleton fond). A coudre cela ne pose pas de problème mais à assembler attention, comme cela donne de l’épaisseur il faut vraiment prendre son temps et choisir une aiguille adaptée (taille 90 ici).

Ce que j’ai vraiment apprécié avec Voyage:

  • Le pas-à-pas vidéo et la voix posée qui l’accompagne. Un vrai plaisir et beaucoup de pédagogie.
  • Les finitions impeccables: Extrémités des zips cachées, surpiqures, doublure…
  • La possibilité d’ajouter une petite étiquette pour vraiment personnaliser sa création (ici c’est une étiquette Ikatee que j’avais achetée au CSF).
  • La contenance de la taille M qui font de Voyage un sac weekend idéal. On peut y mettre un pyjama, une tenue de rechange complète, ses affaires de toilette, et même un sèche-cheveux (ok ça fait aventurière à 3 centimes, mais quand je peux l’emmener je l’emmène). Pour info, pour les photos, j’ai mis deux gros coussins rectangulaires à l’intérieur.

Puisqu’on m’a posé la question sur Instagram j’y réponds ici, côté budget, hors patron, il faut compter environ 40-50 euros pour réaliser ce sac. Une estimation qui peut être modulée à la hausse ou à la baisse selon le prix de vos tissus et les accessoires que vous voulez lui ajouter ou non (sangle, boucles de réglage, attaches métalliques, étiquettes…).

Une version trousse de toilette est prévue, une façon idéale d’utiliser ses chutes de tissu et de coudre un accessoire assorti au sac avec des finitions tout aussi soignées.

Pour finir, je ne suis pas une grande fan de la couture d’accessoire en règle générale, mais ce sac, par son allure intemporelle, ses finitions irréprochables et la possibilité de fractionner la couture étapes par étapes (quand on a des journées bien remplies c’est confortable de pouvoir organiser son temps couture clairement), m’a complètement séduite. Pour la petite histoire, dernièrement je l’ai emmené en soirée, on avait mis une tenue de rechange pour le grand qui sortait du sport, serviette, gel douche, quelques mangas, et on était large. Et je vous avoue que j’ai un peu crâné tellement j’ai reçu de compliments !

Et vous il vous tente ce Voyage ?

Rencontres avec Zoé

Quand on décide de prendre ses petites cousette en photo en extérieur, il y a toujours un cap à franchir. Alors c’est vrai on bénéficie de sublimes décors naturels, de jolies grilles un peu rouillées, de portes originales, de vitrines anciennes ou de tags colorés, mais poser dans la rue nécessite, ce n’est pas toujours évident. Même si parfois, on a de chouettes surprises !

Il y a les regards amusés, exaspérés, curieux ou méfiants. Oui oui méfiants, encore hier avec mon fils alors qu’on photographiait une jupe devant une grille, un monsieur est passé en estafette une fois, puis une deuxième, puis de s’arrêter demandant sur un ton très agressif: « j’peux savoir ce que vous êtes en train de faire là » ? Nous: « Des photos », Lui: « Et en quel honneur ? », Moi: « Je suis couturière et je prends mes créations en photo. La couleur de cette grille va bien avec ma jupe », Lui (décontenancé mais pas d’excuses pour l’agressivité évidemment): « Ah bon d’accord, parce qu’il se passe tellement de trucs bizarres en ce moment »… Il repart… On a explosé de rire !

Trop tentant de vous raconter cette anecdote. Avec ma minijupe et mes poses « tête sur le côté » j’avais certainement l’air d’une cambrioleuse en repérage…

Mais le jour où on a photographié la veste que je vous présente aujourd’hui, on fait fait une rencontre vraiment trop cool. Pas de pépé en camionnette mais une jolie maman avec toute une ribambelle d’enfants (pas tous à elle m’a-t-elle précisé).

Après avoir testé 43 portes et 28 rues avant de trouver le bon endroit pour les photos, on se met au travail, et quand on repart j’entends « Perrine ? »… petit moment de solitude, qui est cette personne ? Passage en revue interne rapide: une ancienne collègue ? une copine de lycée ? Heureusement elle me rassure, je ne la connais pas mais elle me suit sur Instagram et sur le blog. S’en suit un échange court mais vraiment sympa, on se présente, on se parle de nos activités couture, et après cette petite parenthèse chacune reprend son chemin. Trop chouette. Presque magique, en tous cas improbable.

Ce jour là il y a aussi eu un monsieur qui m’a dit qu’il espérait que ma veste allait bien se vendre. Mais non, je la garde pour moi ma Zoé.

Zoé c’est un patron Sew La La. La créatrice s’appelle Anna, elle est allemande, et ses patrons sont accessibles en allemand, anglais et français. C’est une fille ravissante, avec beaucoup de style. Un univers autour des tons neutres crème, camel, jean, noir, vraiment classe. Ses patrons en sont le reflet, ils permettent de composer une garde-robe classique, intemporelle avec des pièces à associer entre elles.

Ce patron de veste se décline en 3 longueurs, avec ou sans ceinture, avec ou sans poches, avec ou sans doublure. Suivant le tissu choisi, Zoé se fera tour à tour veste de mi-saison, veste d’intérieur ou manteau.

Pour ma veste Zoé j’ai choisi:

  • La version courte en taille 40. C’est un modèle oversize. Pour une veste courte on peut descendre d’une taille et garder l’effet un peu loose quand même, à mon avis.
  • Le twin brodé anthracite Cousette, une merveille ! 2 épaisseurs de coton fin assemblées par des coutures parallèles. Le tissu est souple légèrement gaufré et ultra confortable. Parfait pour les vestes de mi-saison ou les petits gilets sans manches que l’on voit fleurir depuis quelques temps.

J’avais pensé cette veste à enfiler vite fait sur une robe mais finalement, dans cette matière, je trouve qu’elle va mieux avec un jean et un t-shirt. Je la porte aussi beaucoup en intérieur, le matin, le soir ou quand je travail à mon bureau. Un vrai plaisir !

Mes prochaines photos, je ne sais pas encore si je les ferai en intérieur ou en extérieur, mais je suis curieuse. Racontez moi vos anecdotes photos, j’ai hâte de les découvrir !

Auguste Augustine

La première fois que j’ai lu Pagnol j’étais en 6e. C’était La gloire de mon père et à l’époque je n’avais pas compris pourquoi on s’extasiait autant d’avoir tué deux bartavelles. Mais je me souviens avoir été touchée par les personnages, sans savoir expliquer pourquoi. En particulier par celui d’Augustine, la mère de Marcel. Une couturière timide, inquiète, aimante. Etait-ce une forme d’empathie envers l’auteur après avoir compris qu’Augustine disparaissait très jeune, ou un simple éveil à la littérature, au plaisir de découvrir de jolies phrases qui se déroulent et viennent chercher mille émotions ?

Après avoir cousu la jolie robe de Ma Petite Fabrique, j’ai eu envie d’aller piocher dans ma bibliothèque ce vieux livre jauni à la couverture désuète pour me replonger dedans. C’est tellement facile à lire, tendre et drôle avec des blessures à hauteur d’enfant et ce qu’on lit entre les lignes une fois devenu adulte. Ça vous arrive aussi de relire des ouvrages que vous avez découvert très jeune ? Je serai curieuse de savoir lesquels et le regard que vous portez dessus aujourd’hui.

Pour revenir aux patrons Ma Petite Fabrique, vous aurez sans doute remarqué que tous ses modèles sont inspirés par l’univers de Pagnol: César, Fanny et les autres… Quoi de plus naturel pour cette créatrice solaire dont le sourire nous amène à chaque fois les cigales et le soleil de la Provence (phrase à lire avé l’accent s’il vous plaît).

Cette robe Augustine c’est ma 2e version et je n’ai rien changé par rapport à la première. Une ligne de taille descendue de 5cm, une basque simple et des manches courtes légèrement bouffantes.

Pour cette réalisation j’ai choisi la viscose Grafik de Cousette. Une explosion de couleurs comme jetées au pinceau sur un fond charbon. Un imprimé fort qui a l’avantage de s’associer facilement avec du noir, du jean ou un pull coloré assorti. Bien entendu pour ce type de viscose imprimée on choisi des aiguilles microtex pour éviter les fils tirés et préserver son joli tissu.

Un grand merci à ma maman qui a eu la patience de tester 18 portes, 15 grilles et 27 murs avant de trouver le bon arrière-plan pour ces photos, en plus des 12 essais pour avoir un jeté de robe réussi (Christine c’est une petite dédicace).

En attendant le prochain article avec un projet tricot, je vous souhaite une très belle semaine.

Prise de décision

Il y a quelques semaines, face à ma table à repasser, j’étais à 1 000 lieues de penser que, telle une négociatrice du GIGN, j’allais devoir prendre une décision qui ne permettrait aucun retour en arrière… Et pourtant…

Tout à commencé avec une opportunité: Coudre en avant-première un modèle du magazine couture Fibre Mood. Il y avait Judy qui me tentait bien, une robe ample aux manches dramatiquement bouffantes mais j’ai jeté mon dévolu sur Amber, une petite blouse à patte polo. Du simple, du rapide, du joli, du quotidien. Tout ce qu’il me faut, tout ce que j’aime.

Côté tissu, du simple, du joli, du quotidien aussi avec une double gaze texturée camel dénichée chez Cousette. Comble du bonheur j’avais le fil et les boutons assortis en stock. Une affaire qui roule en somme…

Mais voilà… dès les premières étapes, c’est le drame. Ma patte polo fait un petit pli disgracieux en bas. La persévérance étant mère de vertu, je découds, je refais… Ça ne me convient pas. Les neurones chauffent, quelques jurons m’échappent. Je découds, je recommence en y mettant toute ma vigilance. Rien n’y fait, j’ai mal compris les instructions. Je découds encore.

Mais cette fois force est de constater que mon tissu a souffert de mon étourderie. Que faire ? Négocier un nouvel essai ? Abandonner ? En tous cas… prendre une décision et agir !

J’ai coupé. Alea Jacta est. La patte polo est devenue patte de boutonnage. Il me restait une chute de tissu dans laquelle couper une parmenture, réalisée en prolongeant simplement (dit celle qui a faillit se transformer en Hulk quelques secondes auparavant) la patte polo.

Bon au final soyons honnêtes, ça m’a frustré de butter sur ce point technique, d’autant que j’en avais déjà réalisé par le passé. Bien entendu je ne vais pas rester sur cet incident, mon ego appelle à la nouvelle tentative. Par contre, cette petite Amber, même boutonnée de haut en bas, je l’adore.

J’ai vraiment aimé réaliser ce modèle. La finition proposée pour le col est vraiment sympa et très propre. Le tombé est plutôt ample (j’ai coupé une taille M) et les manches incluses en font un modèle rapide à réaliser. Une erreur au départ certes, mais une bonne décision, ça aurait été dommage de gâcher un aussi joli tissu et de ne pas profiter de cette adorable blouse.